Bienvenue au FacLab

Pour les besoins d’une maquette, en mai dernier, j’ai été traîner mes guêtres (et mon micro) du côté du FacLab de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine.

Le FacLab est un FabLab, autrement dit un laboratoire de fabrication, un espace ouvert où se retrouvent tous ceux qui ont envie de « bidouiller » grâce à des machines-outils pilotées par ordinateur. Une version « mieux coiffée », plus codifiée, des hackerspaces / makerspaces, puisqu’elle repose sur une charte élaborée au MIT (lequel recommande la présence d’un certain nombre d’équipements, comme la découpeuse laser ou la fraiseuse numérique). FabLabs et hackerspaces / makerspaces reposent, en tout état de cause, sur le même genre de principes : ouverture, do-it-yourself, partage des compétences, apprentissage de pair à pair, documentation des projets (qui doivent pouvoir être répliqués individuellement, quand bien même ils seraient soumis à des licences).  L’enjeu, c’est bien la démocratisation de la technique – ce que le récent appel à projets du ministère de l’Économie numérique, très accès sur le service aux entreprises, pourrait presque faire oublier…

Il est vrai qu’en France, on a parfois beaucoup de mal à penser ensemble éducation et innovation, ce qui semble beaucoup plus naturel du côté des universités américaines par exemple, quels que soient leurs défauts.

Dans les possibilités de réappropriation – empowerment, en bon français – qu’ils offrent, les FabLabs ont de quoi faire rêver. J’écrivais, dans Hackers, qu’on pouvait y voir « un mouvement décentralisé de réappropriation collective des moyens de production », « un rêve de Marx revu et corrigé à la sauce Internet, ancré dans la pratique relocalisée plutôt que dans la théorie globale ». On en est encore loin, mais plus si loin, en revanche, du « passage des bits aux atomes » dont parle Chris Anderson dans Makers.

Le FacLab de Gennevilliers a ceci de particulier qu’il est adossé à une université (celle de Cergy-Pontoise) tout en étant ouvert à tous. On y trouve donc aussi bien des étudiants que des designers ou des artistes, et de simples amateurs passionnés. Tentative bienvenue de faire souffler un peu d’esprit hacker dans les cathédrales de l’Éducation nationale, et d’en ouvrir les portes…

Tout l’enjeu du reportage était de faire comprendre à un public qui n’y connaît rien ce que c’est qu’un lieu comme celui-là, comment ça marche, et comment s’y fabrique cette « mayonnaise » particulière entre innovation et citoyenneté. Tout ça sur une durée très courte (3 minutes) et sans prononcer des mots qui, faute d’avoir le temps de les expliquer, feraient fuir le non-initié (« Open Source », par exemple). Pas simple, mais rafraîchissant.

(Et essentiel, quand on n’arrête pas de répéter que le rôle des journalistes, sur ce genre de sujet, est précisément d’être des interfaces entre les « sachants » et les « profanes »…)

Le produit fini :

 

Merci à Olivier, Julien, Thomas, mais également à Ky Lân, Erwan, Wilson, Adel, Joanne, Adrien, Géraldine (et ceux et celles que j’oublie) pour leur accueil.

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